Nous vous proposons de découvrir Émilie Hugues, le visage de la relève du Moulin CastelaS, producteur d'huiles d'olives exceptionnelles en plein coeur de l'AOP des Baux-de-Provence.
Fermez les yeux, imaginez un tableau de Van Gogh, ajoutez-y les senteurs de la garrigue, la caresse du soleil et des oliviers à perte de vue. En les rouvrant vous êtes dans le pittoresque village des Baux-de-Provence, entre Arles et Avignon, au pied de la forteresse des Baux de Provence et face à la chaîne des Alpilles. C’est là que Jean-Benoît et Catherine Hugues produisent leurs huiles et celles de producteurs alentours depuis 2002. L'histoire du Moulin CastelaS commence en 1997 : après quinze ans de vie en Arizona, Jean-Benoît et Catherine ont un coup de coeur pour de vieux oliviers plantés au lieu-dit "Castelas". Aujourd’hui, les vieux oliviers se sont transformés en 45 ha en AOP Vallée des Baux, dont 20 ha en Bio, et 65 ha en AOP Huile d’olive de Provence.
Il y a trois ans, Emilie a quitté sa jeune carrière de directrice artistique dans la communication à Paris pour rejoindre l’aventure agricole familiale. Ses parents, soucieux de l’avenir de leur fille dans cet univers peu rémunérateur, n’ont pas accepté tout de suite cette volonté de reconversion. Mais à force de travail au “petit moulin”, Emilie a finit par se faire sa place au domaine.
Chez CastelaS, on crée de l'or vert en famille : Jean-Benoît Hugues gère le “grand moulin” où sont triturées les plus grosses productions d’olive, et Catherine, fille de vigneron, est le nez de la famille, elle est à la recherche du goût avant tout. "C'est cette recherche de la qualité qui fait que notre travail est respecté par les producteurs de la région et qu’ils sont nombreux à venir faire leur huile au moulin.", nous confie Émilie.
Emilie souligne aussi l'importance du travail fourni pour commercialiser les huiles produites sous deux appellations. Pour être en AOP, une huile doit passer en dégustation "à l’aveugle" auprès d'un panel professionnel : il faudra que le panel trouve au moins deux des arômes typiques des variétés enregistrées sous l’AOP pour que l’huile décroche le label. Ce cahier des charges influe sur le mode de culture, l’assemblage des huiles, la typicité, etc.
D'autres contraintes sont apportées par la labellisation biologique de certaines parcelles, notamment en ce qui concerne les traitements pouvant être appliqués à l'olivier pour le défendre des parasites. "Même s'il est peu attaqué, en tant qu’oléiculteurs on se doit de le défendre; sans quoi il se mettrait en réserve et ne produirait pas de fruits. La plus grande menace c’est la mouche de l’olive* ", explique Émilie. Pour contrer la mouche de l'olivier, chez CastelaS on utilise le kaolin, un argile recouvrant l’arbre et ses fruits d’une couche blanche, seul produit à être autorisé dans la lutte contre la mouche en agriculture biologique. Le kaolin agit comme une cape d’invisibilité car, une fois l’arbre blanchi, la mouche ne repère plus les olives. "Dans le passé nous, comme d'autres oliverons, avons essayé de combattre la mouche en l'attaquant, en essayant de la tuer, mais l’olivier est un symbole de paix et le plus efficace reste la méthode pacifiste", nous explique Emilie avec philosophie.
Emilie a bien l’intention de prendre la suite au domaine, avec l’équipe déjà en place depuis des années. Un projet de polyculture lui trotte dans la tête pour pallier à l'appauvrissement des sols, devenu un problème dans la région. Enfin, elle voudrait également apporter une touche culturelle au domaine et continuer de développer les visites qu’elle organise toutes les semaines. Ses plus grandes fiertés en tant qu’oliverone ? "Contempler cette vallée des Baux sculptée par nos oliviers qui dessinent le paysage et créer du goût, une huile d'olive au goût si particulier qui séduit les visiteurs du monde entier".
Cette huile si particulière, une des spécialités du Moulin CastelaS, c’est le noir d’olive, qu’on appelle souvent fruité noir, goût à l’ancienne ou huile d'olives maturées. Une huile d'olive vierge, issue d'un savoir-faire 100% français (cocorico !) dont une partie de la production consiste à faire "chômer" volontairement les olives. On les fait chauffer, à une température contrôlée, pendant quelques jours afin qu’elles révèlent des notes d’olive noire, de tapenade et de cacao... C’est un principe d'affinage, comparable à celui d'un bon fromage. Un produit qui est d’ailleurs souvent sublimé par ce fameux fruité noir ! Très régulièrement primées au Concours Général Agricole, les huiles du domaine CastelaS comptent parmi les plus grands crus d’huile d’olive français !
👉 Cet article vous a mis l’huile à la bouche ? Retrouvez le Noir d’olive Bio AOP, l’huile aromatique au gingembre bio, ainsi que la tapenade et la pâte d’olive noire sur notre boutique.
*La mouche de l’olive est un insecte ravageur de l’olive. Ce dernier pond des oeufs dans l’olive et le développement de la larve affecte la maturation du fruit. Lorsque la mouche devient adulte, elle sort de l’olive et la pulpe est alors au contact de l’air, ce qui conduira à une altération de l’huile si un trop grand nombre d’olives piquées par la mouche sont triturées au moulin.